Mano Dino, la poésie au bout des doigts

Frédéric Feliciano possède tout un univers entre ses mains… Dans Mano Dino, vous ne verrez pas d’effets spéciaux, de spectacles avec des vidéos, de scénographie en 3D, ni de marionnettes futuristes. Juste deux mains et la virtuosité d’un manipulateur dans l’ombre, qui a le don de créer un monde onirique et d’embarquer les petits comme les grands dans une histoire à rêver debout…

Le talent dans l’index

Mano Dino raconte les aventures muettes d’un petit dinosaure. Et mine de rien, il s’en passe des choses sur son carré de verdure qui traverse les saisons et les intempéries. La nature est un parfait terrain de jeu et sa rencontre avec un autre copain dinosaure provoque bien des fous rires.

Frédéric Feliciano cultive l’art de la simplicité. Sur une table, un plan incliné où trône un gazon synthétique se transformant en fond marin, car Mano Dino, embarqué par des pluies torrentielles, sait nager aussi… enfin il essaie.

Les techniques du théâtre noir sont exploitées avec ingéniosité. Quelques accessoires fixés sur tiges et une petite touffe d’herbe sur l’index pour figurer la crête d’un dinosaure d’une expressivité déroutante. Mano Dino s’amuse, boude, s’énerve, fait son timide, son impatient, son curieux… Le spectateur ne voit plus devant lui un doigt mais un petit dino carrément craquant qui l’emmène dans ses péripéties.

Si les enfants l’adoptent, les adultes fondent tout autant, se rappelant sans doute la magie des premiers programmes télé de leur enfance. Derrière la poésie, la précision d’un travail millimétré, qui parle à un public conquis. 25 minutes de grâce pour un spectacle réjouissant et rempli d’une jolie fantaisie qui nous transporte hors du temps.