
Programme du festival d’Avignon
Festival In – De la politique et des femmes… Olivier Py a fait des choix stratégiques pour une troisième édition sous sa direction. « Quand la révolution est impossible il reste le théâtre », écrit Py. La 70e édition sous le signe la révolte ? Elle débutera en tout cas avec la réouverture du Parc des expositions et la Carrière de Boulbon, restés fermés l’an dernier pour des raisons économiques.
Jean Bellorini, directeur du théâtre de Saint-Denis et metteur en scène de génie, présentera Karamazov, à Boulbon, qui se situe à une quinzaine de kilomètres d’Avignon. Et puisque le In aime la perf, Julien Gosselin, jeune metteur en scène qui s’était attaqué héroïquement aux Particules élémentaires de Houellebecq, revient avec 2666, adaptation du roman de l’auteur Chilien Roberto Bolaño. Durée de la pièce ? Douze heures. Une épreuve d’endurance réservée au marathonien aguerri du théâtre.
Les auteurs du Moyen Orient sont à l’honneur. Liban (Fatmeh et Leila se meurt, d’Ali Chahrour), Syrie (Omar Abusaada avec Alors que j’attendais), Iran (Hearing, d’Amir Rez Koohestani), un focus qui enrichit la programmation. Le réalisateur israélien Amos Gitaï fera également partie de la programmation pour présenter dans la Cour d’honneur une version théâtre de son dernier film Le Dernier Jour d’Yitzhak Rabin.
Politique et populisme
Le metteur en scène polonais Krystian Lupa revient cette année encore avec une pièce de Thomas Bernhard, Place des héros. Publié en 1989, le texte, écrit à l’occasion des 50 ans de l’annexion de l’Autriche par l’Allemagne fait scandale en affirmant qu’il « y a aujourd’hui plus de nazis à Vienne qu’en 1938. » Le metteur en scène russe Kirill Serebrennikov présentera, de son côté, Les Âmes mortes de Gogol. Quant à Olivier Py, il ne proposera cette année qu’un seul spectacle. Une pièce d’Eschyle, Prométhée enchaîné.




La danse au rendez-vous
Sept spectacles de danse seront programmés. Sidi Larbi Cherkaoui révèlera sa nouvelle adaptation de Babel dans la Cour d’honneur. La compagnie canadienne de Marie Chouinard présentera Soft virtuosity, still humid, on the edge, dans la cour du Lycée Saint Joseph.
Un tiers de la programmation pour les femmes
D’accord, on ne parlera pas de parité. Mais de perles (de culture) dans cette édition avec Angélica Liddell et sa nouvelle création ¿ Qué haré yo con esta espada ?, la Suédoise Sofia Jupither (Tigern), la Belge Anne-Cécile Vandalem (Tristesses), l’Autrichienne Cornelia Rainer (Lenz) et les Françaises Madeleine Louarn (Ludwig, un roi sur la Lune), Bérangère Vantusso (L’institut Benjamenta) et Maëlle Poésy (Ceux qui errent ne se trompent pas).
Une programmation moderne en parfait reflet de la société actuelle.