Théâtrorama

Un titre plein de promesses. Un texte qui les tient péniblement. Des comédiens qui les sapent inexorablement. Le vice est ici surtout de forme. Et la chair bien molle. Dommage.
Une des règles d’or inculquée aux auteurs et scénaristes : éviter à tout prix tout ce qui s’apparente à des histoires drôles, devinettes, rébus et autres charades. Rarement justifiés, ces ajouts ne servent souvent qu’à opérer un douteux remplissage. Lorsque quatre personnages se livrent, chacun son tour, à cet exercice, tout porte à croire que l’auteur a eu quelques soucis d’inspiration.

Autre écueil de taille à surmonter : vouloir faire auteur à tout prix. N’est pas Blier ou Audiard qui veut. Philippe Langlet va tomber dans le panneau. Son texte, dont le titre semble un concentré de promesses, ne va cesser de jouer les montagnes russes. L’intrigue, vague avatar des « Liaisons dangereuses » situé dans l’outre-Manche bien avant le tunnel, met aux prises une vieille aigrie décidée à se venger d’une histoire d’amour qui a tourné court 30 ans plus tôt pour elle en utilisant la fille de celui qui lui était promis. Et de jeter la pauvresse dans les bras de ses deux gendres, queutards impénitents dont les épouses mènent grande vie et amours délurées de leur côté.

Une interprétation chaotique
Une vague parenté avec Choderlos de Laclos, donc, mais la marquise de Merteuil prend ici des allures de vieille châtelaine sans relief à laquelle Maryvonne Dupas Ladoucette parviendrait à donner toutefois du corps si elle ne butait pas sur son texte aussi fréquemment. Gerdie Desjars dans le rôle de la « victime » constitue l’une des grosses erreurs de casting, sa voix ne lui permettant pas un instant d’insuffler à son personnage la dualité induite par le propos. Mais la plus grosse bévue est masculine. Si l’on excepte Philippe Langlet, décidément plus à l’aise sur les planches que derrière son clavier, tout de sobriété et de cynisme à la fois, le reste de l’équipe se perd dans un cabotinage outrancier qui ne masque pas cette déficience textuelle. Maximim Bossi, de toute évidence bon comédien, en fait des caisses, boursoufflant à l’envi et bien inutilement son personnage. Les deux gendres sont quant à eux campés par des comédiens qui confondent action et agitation.
Reste une délicieuse comédienne, Tiphaine Daviot, parfaite en libertine. Aussi jolie que bourrée de talent, elle a de toute évidence les atouts pour faire de belles choses dans ce métier. C’est le lot de consolation de ce spectacle désolant qui, même s’il assume de souvent situer son propos en dessous de la ceinture, ne déploie que trop rarement toute la charge transgressive de son sujet.

Une certaine noblesse du vice
De Philippe Langlet
Mise en scène : Alexandra Lisbonne
Avec Maryvonne Dupas Ladoucette, Philippe Langlet (en alternance avec Jean-François Elberg), Philippe Seas, Philippe Simon (en alternance avec Philippe Langlet), Rémy Gicquel, Maximin Bessi, Tiphaine Daviot, Gerdie Desjars
Musique : Fabien Ladoucette
Décor : Alexandre Cervera
Costume : Maryvonne Dupas Ladoucette
Régie : Christian Mazuber
Du mardi au samedi à 21h30, dimanche à 15h30
Jusqu’au 30 avril 2011
Durée : 1h30

Théâtre des Déchargeurs
3 rue des Déchargeurs, 75004 Paris
Réservations : 0892 70 12 28
Site web

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  1. Et ben …
    j’ai vu cette pièce, il y a bien sûr des imperfections, mais de-là à cracher un tel venin …
    Personnellement, j’ai ri, j’ai trouvé les comédiens bons et le texte savoureux.

    Mais bon, je ne cherche pas à mettre tout ce monde dans des cases comme vous …

    patou / Répondre
  2. Vous semblez n’avoir lu que ce qui vous a permis d’écrire votre commentaire… C’est un grand classique et je m’y suis habitué. Ce qui laisse supposer que de ce spectacle, vous n’avez également retenu que ce qui vous a amusé. Normal, c’est le propre de tout spectateur. Le critique ne se contente pas de cette vision parcellaire des choses.

    L'auteur de la critique / Répondre
  3. En même temps, si le critique n’essaye pas d’avoir l’œil d’un spectateur, mais celui d’un expert qui parle à d’autres experts, on est en droit de se demander à quoi il sert.

    enfin, comme vous le dites, l’important est que je me sois amusé, même de manière simplement parcellaire.

    patou / Répondre
  4. vous qui critiquez le texte des autres pensez à relire le votre… comment ce fait il qu’un critique ayant pignon sur rue se permette d’employer un mot comme « queutard » pas joli joli monsieur le critique… vous auriez pu en trouver un autre … la langue française est assez riche… mais n’est pas grand critique qui veut n’est ce pas… depuis l’apparition du web tout le monde peut écrire et se targuer d’être critique ou autre…

    fabiola / Répondre
  5. Monsieur le critique aurait il lui quelque talent pour se permettre de tailler autant l auteur aussi bien que les acteurs?

    C est facile d y aller aussi fort a l ecrit, et vous devez etre bien mal dans votre peau pour etre aussi arrogant….

    Ce n est pasla faute de cette piece si vous
    avez une vie de merde!

    Mpi j ai vu cette piece, j ai trouve ca drole et j ai
    Passe un bon moment.

    Gardez don vos commentaires nauseabonds pour vous meme

    Benjamine / Répondre
  6. Réponse à Fabiola : le mot « queutard » existe. Frédéric Dard entre autres l’emploie très régulièrement dans ses œuvres. Or, je suis plus Dard (et même gros dard) que Claudel. Donc si la seule chose que vous inspire ma critique est cette bagatelle, c’est que vous êtes soit fort mal troussée, madame, soit d’une triste pruderie. Je comprends ainsi mieux vos réticences quant à mon texte. Je vous inviterais en revanche volontiers à relire les trois lignes que vous avez torchées. Car la langue est riche, en effet. Elle comprend des adjectifs possessifs comme « votre » et des pronoms possessifs comme « la vôtre ». Parfois le son « se » s’écrit « se », parfois « ce »… Les débuts de phrases sont marqués d’une majuscule. J’ai appris tout cela en primaire. Bien avant donc d’être journaliste (de presse écrite, je précise. Je n’ai bien sûr pas attendu le web pour exercer ce métier) Mais vous, à quand remonte votre dernière consultation d’un dictionnaire ?

    l'auteur de la critique / Répondre
  7. Réponse à Benjamine : pas grand-chose à ajouter à ce tissu d’inepties truffé de fautes.

    l'auteur de la critique / Répondre
  8. cela me fait rire, je vois que je vous ai touché dans votre orgueil de « soi-disant » journaliste Monsieur le soi disant critique… renseignements pris auprès de vrais journalistes, vous n’êtes pas très connu…(pour ne pas dire inconnu… vous n’atteindrez jamais la notoriété du soldat dans l’inconnu…)
    Vous êtes d’une vulgarité telle que vous ne ferez jamais grand chose, même dans la critique pornographique… pas assez de talent et beaucoup trop d’amour propre (amour sale vous conviendrait mieux d’ailleurs…)… Votre jugement sur ma personne me fait bien rire, vous deviez réfléchir un peu avant d’écrire, cela vous changerait surement…

    fabiola / Répondre
  9. Je viens de voir la pièce et je la trouve très bien, alors une chose est évidente monsieur le critique,j’ai passé une soirée trés sympa, vous qui vous permetez de porter un jugement manquant d ‘objectivité, j ai juste envie de vous dire : regardez vous le nombril, car c’est à mon avis la seule chose que vous etes capable de regardez !!!

    Bravo à tous.

    marie / Répondre
  10. Réponse à Marie : relisez vos propos, vous devriez les trouver ridicules, si vous êtes équipée pour, bien sûr (à savoir d’un minimum de discernement). Non, je ne parlerai même pas de vos approximations grammaticales et orthographiques, il semble que ce soit devenu normal d’en commettre. Mais expliquez-moi comment un jugement peut être objectif… Je suis avide de ce genre d’explication car à n’en pas douter, ce doit être un grand moment d’humour.

    l'auteur de la critique / Répondre
  11. je vois que vous continuez à insulter les gens qui ne sont pas d’accord avec vous… merci de ne pas utiliser mon mail perso pour me traiter de « radasse »… qui êtes vous donc monsieur le soi-disant critique pour vous permettre cela…

    FABIOLA / Répondre

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