Qui est monsieur Schmitt à la Madeleine
Qui est monsieur Schmitt ? Jean-Claude Bélier est-il victime d’une machination ? Ou Henri Schmitt est-il névrosé ? L’histoire n’est-elle qu’une énorme farce ou une fine étude sur l’identité et la vérité ? Fantaisie ou introspection ? Jugez vous-même.
Un couple prend tranquillement son repas quand, tout à coup, le téléphone sonne. Stupéfaction ! Les Bélier n’ont ni appareil ni abonnement chez un opérateur. Jean-Claude parvient à dénicher l’intrus qui retentit avec insistance. Au bout du fil, une personne qui demande à parler à Monsieur Schmitt. L’importun écarté, Jean-Claude Bélier découvre qu’au mur le tableau d’un chien remplace le portrait de sa belle-mère. Puis que les livres de la bibliothèque ne sont pas ceux de la famille… et que les vêtements des placards appartiennent à des inconnus ! Nicole et Jean-Claude Bélier sont d’autant plus terrifiés que la porte d’entrée est fermée à double tour. Sont-ils chez eux ou chez les Schmitt ?
Qui est monsieur Schmitt – Démêler les fils de l’inextricable
Dès les premières minutes, on est happé par l’histoire abracadabrante. Il y a du Ionesco et du Beckett dans l’absurde de cette pièce que l’on doit à Sébastien Thiéry, récompensé il y a peu par un Molière pour Cochons d’Inde. Le texte est purement jubilatoire, plein de trouvailles qui font mouche à tous les coups. On rit beaucoup et de bon cœur, tout en étant travaillé par cette envie de savoir jusqu’où nous mènera l’énigmatique récit.
Richard Berry est absolument parfait et Raphaëline Goupilleau lui donne une réplique impeccable. Au fur et à mesure que la complexité de l’histoire se révèle, on se met à gamberger, tenu en haleine par le questionnement permanent du héros. Assiste-t-on à l’observation d’un cas de schizophrénie ? À l’œuvre de sape d’un état totalitaire imaginaire ? À la quête d’identité d’êtres perdus ? La force de la pièce de Sébastien Thiéry est de laisser une foule d’interrogations et d’interprétations. L’auteur se montre un excellent meneur de jeu et porte si haut son exercice de style qu’on est légèrement déçu par la chute que l’on aurait aimé un peu plus vertigineuse.
De Sébastien Thiéry
Mise en scène de José Paul et Stéphane Cottin
Avec Richard Berry, Raphaëline Goupilleau, Chick Ortega, Sébastien Thiéry, Jean-Luc Joseph
Décor de Édouard Laug
Costumes de Aurore Popineau
Lumières de Laurent Béal
Son de Michel Winogradoff
Jusqu’au 31 octobre 2009 au Théâtre de la Madeleine
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