Un jeune premier, aux biceps et sourire ravageurs, est l’homme de ménage du ministère de l’Éducation nationale. Il nettoie le bureau de la chef du cabinet du Ministre, lorsqu’un matin, aux aurores, il est surpris par l’occupante du lieu, au moment où il dégoise quelques vacheries à son propos. Gabrielle, qui a tout de l’énarque stricte et ennuyeuse, renvoie Éric dans les cordes. Un échange cinglant qui fendille incidemment la carapace de la quarantenaire, aigrie par une vie sans relief…
Le travail est au centre de son existence, au point que son seul ami est Louis, le ministre de l’Éducation nationale. La jeunesse, la beauté et l’aplomb du jeune homme viennent brutalement troubler l’éternelle célibataire. Éric devient le grain de sable qui enraye le quotidien très ordonné de Gabrielle, parfois dérangé par sa fille Sarah, en quête d’indépendance, et surtout par sa mère, Cécile, une croqueuse d’homme à la soixantaine débridée, qui entend bien faire bouger son charmant rejeton.
Dans le mille
Cette comédie de boulevard respecte parfaitement les règles du genre : les rebondissements et les quiproquos s’enchaînent à un rythme effréné ; les personnages sont caricaturaux à souhait ; les dialogues pétillants, drôles et percutants dérouillent les zygomatiques les plus récalcitrants. «Panique au ministère» n’est pas une pièce exceptionnelle, mais elle fait mouche ! Dès les premières minutes, le spectateur se laisse embarquer avec enthousiasme dans cet imbroglio pseudo-ministériel. Les comédiens y sont pour beaucoup. Celle que l’on attend au tournant, c’est, bien sûr, Amanda Lear, pour la première fois sur les planches… Et là, on pourrait croire que l’égérie de Dali a fait ça toute sa vie ! Elle campe à merveille cette grand-mère libre, sexy et déjantée, rôle qui lui va comme un gant. Pas de lourdeur donc dans ce spectacle, qui cherche à tacler au passage les idées reçues sur la différence d’âges dans un couple. Il multiplie également les clins d’œil sur la politique actuelle (toutes ressemblances avec des personnages politiques existants étant clairement assumées). Un solide scénario, une bonne dose d’humour et un excellent cocktail d’acteurs, il n’en faut pas plus pour faire de cette pièce un succès, qui doit se prolonger… et dont on dit déjà qu’il fera un film de cinéma.
[slider title= »INFORMATIONS & DETAILS »] Panique au ministère
Une pièce de Jean Franco et Guillaume Mélanie
Mise en scène de Raymond Acquaviva
Avec Amanda Lear, Marie Parouty, Edouard Collin, Raymond Acquaviva, Camille Hugues, Elie Axas
Styliste Gilles Neveu
Lumières de Régis Vigneron
Du 4 mars au 17 mai
Du mercredi au samedi à 20h30, le samedi à 17h30 et le dimanche à 15h30
Au théâtre de la Renaissance
20 boulevard Saint-Martin, 75010 Paris
Réservations : 01 42 08 00 32
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