Une pièce tricotée avec humour…
Si l’Histoire de France était racontée avec la méthode Azzopardi/Danino, il y aurait moins d’absentéisme dans les classes… Et plus de fantaisie dans les dissertations !
Juillet à Paris côté scène théâtrale sonne souvent le glas de la saison. Les théâtres se désemplissent et les pièces à l’affiche hibernent pour la plupart jusqu’en septembre. Mais parfois, en cherchant bien, vous pouvez dégoter la perle rare. Celle qui va vous faire passer une soirée rafraîchissante.
François 1er est au bout du rouleau. Charles Quint ratiboise et lui renvoie ses meilleurs chevaliers en petits morceaux. Il lui faut un accord avec Solimane le magnifique en Turquie pour rétablir l’équilibre du royaume. Mais à qui confier cette mission périlleuse ? Il ne reste plus qu’un looser de service un peu godiche et gaffeur pour sauver la France : le chevalier Florimont de la Courneuve. Vous avez la nostalgie des films de cape et d’épée ? Vous allez être servis en aventures ! Mais si vous vous décrochez la mâchoire, ça ne sera pas à force de bailler (les films de cape et d’épée, c’est sympa, mais c’est long et kitch) mais de rire à cette comédie complètement loufoque. Une réécriture de l’histoire qui mêle les époques dans un blender scénaristique relevé pour vous servir un soap théâtral hilarant. Mission Florimont surfe sur le décalage, joue avec le ridicule des caricatures et ravit d’originalité. Les anachronismes se fondent dans le texte et les clins d’œil à l’actualité du moment (un pape très bling bling qui exhibe sa Rolex, l’intégration de la Turquie dans l’Europe…) se marient avec une satire très piquante de notre société.
On the road again…
Une certitude, pas le temps de voir passer les minutes. La mise en scène haletante vous plonge dans une cadence de Monty Python où il se passe toujours quelque chose. Petite précision : il n’y a que cinq comédiens pour interpréter une cinquantaine de rôle (on attend encore les examens médicaux pour confirmer des cas de schizophrénie chez les comédiens). Sébastien Castro incarne un Florimont d’un flegme assumé à la voix traînante d’un Stéphane Guillon, et Julie Victor, la touche féminine de la troupe, apporte son grain de folie et de voix (un brin de comédie musicale ne peut pas nuire au bouquet final). Deux personnages inamovibles autour desquels gravite un trio qui se démène pour faire vivre toute la fantaisie de l’histoire. Guillaume Bouchède, Erwan Creignou et Olivier Solivérès jouent les transformistes de talent pour incarner des personnages tous plus excentriques les uns que les autres. Aux blagues potaches se répondent des répliques subtiles, aux effets poudre aux yeux et grosses ficelles s’articulent des trouvailles de mise en scène tout en finesse. Mission Florimont fait dans l’excès et la démesure. Les habitués des crises de boulimie en reprendront sans faim, les autres se laisseront mettre l’eau à la bouche…
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Mission Florimont
De Sébastien Azzopardi, Sacha Danino
Mise en scène de Sébastien Azzopardi
Avec Guillaume Bouchède, Sébastien Castro, Erwan Creignou, Olivier Solivérès, Julie Victor
Jusqu’au 1er août
Du mardi au samedi à 21h, matinée du samedi à 18h
Tristan Bernard
64, rue du Rocher, 75008 Paris
Réservations : 01 45 22 08 40
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Erwan Creignou qui interprète toute une armée est à tomber raide!!!