Théâtrorama

Trois marches en quête de l’Homme.

L’épais écran est baissé. La lumière laisse apparaître, des ombres, encore recroquevillées, presque plaquées derrière la toile. Elles se déploieront au fur et à mesure du premier texte. « Le Pas de l’homme » raconte en trois mouvements : « Le miroir », « Les tueurs » et « La prière de la source », hommes et dieux exilés vers des contrées sauvages. Au sein d’une « plaine brûlante et stérile », les premiers (les hommes), aveuglés par la nuit, trouveront la vérité dans un miroir brisé, dissimulé au fond d’eux-mêmes.

Dans cette première partie, les ombres réagissent au son d’une narration projetée par la voix de trois acteurs dispersés autour du plateau. Le texte passe des voix à l’écran, autour de lui se dessinent parfois des pas éphémères. Ces ombres offrent déjà une image de chœur, accentuée lors du passage des « Tueurs ». Ces corps en éveil, les uns à côté des autres, évoquent déjà une masse sans cesse formée et déformée. Farid Paya, l’auteur et le metteur en scène de la pièce, joue sur une forme épique et suggère une légende de l’humain. Son écriture, se veut « à résonance mythologique », d’où surgit une parole musicale parfois soliste, parfois collective.

Crédit Photo ka-sheckler-wilson
Crédit Photo ka-sheckler-wilson

La fable des « Tueurs » raconte quant à elle, la mission par les dieux confiée à un groupe d’êtres humains. Mais ces derniers se désespèrent de voir l’homme disparu. Ils le recréent pour s’opposer au sein d’un monde chaotique. Dans ce passage, on découvre le plateau, espace vide habillé seulement par la lumière et les corps. Seuls « accessoires » de scène : des masques comme symboles des dieux intransigeants.

Le premier pas…
Les neufs acteurs tiennent cette parole commune. Les corps soutiennent un langage étroitement mêlé au discours. Ils avancent vers le public, à différentes hauteurs, s’allongent, sont traversés par des gestes communs, qui se transmettent, au même titre que la parole, avec l’effet de chocs électriques. Parfois un assemblage mystérieux laisse surgir un chant lyrique, repris par une musique électroacoustique. On s’étonne de belles images, les acteurs traversés par des mouvements communs laissent entrevoir, tour à tour, leur singularité. Parfois encore, l’ensemble s’essouffle et notre regard se perd. Il semble manquer la simplicité d’un geste, les voix à l’unisson empiètent quelque peu sur le texte. Mais, malgré tout, il reste un discours intemporel et nous sommes plongés dans un souvenir.

« La prière de la source », sonne alors comme la dernière trace avant le repos. Les acteurs et actrices sont assis des deux côtés du plateau et deviennent le regard, spectateurs actifs, d’un film projeté sur l’écran du fond, mêlant des hommes assoiffés aux morts. Et l’humanité scrute cette horde suppliante…Avant que la nuit ne tombe pour de bon.

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Le Pas de l’homme
Texte et mise en scène : Farid Paya
Avec Aloual, Antonia Bosco, Isabelle Chevallier, Patrice Gallet, Xavier-Valéry Gauthier, Philippe Klein, Lydie Marsan, Martine Midoux, David Weiss
Musique : Bill Mahder
A voir Jusqu’au 5 avril.
Mercredis et samedi à 20h30. Jeudi et vendredi à 19h30. Dimanche à 15h

Théâtre du Lierre
22, rue du Chevaleret-75013 Paris
http://www.letheatredulierre.com
Réservations : 01 45 86 55 83
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