Théâtrorama

Adaptation théâtrale du film culte « The Full Monty » de Peter Cattaneo, ce spectacle qui attire les foules, suscite un engouement peu courant. Une telle osmose entre la scène et la salle est finalement bien rare. Ambiance assurée des deux côtés du rideau. Pour amateurs de boulevard.

Six potes que le monde du travail a laissés sur la touche se lancent dans un redoutable défi : concurrencer les « chipandale » venus exciter les ménagères du village dans leur numéro aussi huilé que leur body « buildé ». Petit souci : pas si simple de se déloquer en public devant ses amis, les épouses surtout lorsqu’on a plutôt de la mousse que des tablettes (de chocolat) en guise de masse musculaire, laquelle vire dangereusement à « l’abdominable ». Ajoutée à cela une pudeur bien légitime, ça va de soi…

Trois ans après avoir fait les beaux soirs de l’Essaïon, « Ladies night » avec une tout autre équipe, se paye l’Alhambra. A l’origine, un petit film comme on en oublie tant au fond des tiroirs et des salles de cinéma quand ils parviennent à se payer ce luxe de l’exploitation. « The Full Monty » évoquait ces désœuvrés dans une Angleterre post-thatcherienne au marasme social endémique. Voici donc transposées à la française les aventures culottées (mais oscarisées tout de même pour le scénario !) de ces chômeurs bien décidés à ne pas baisser leur froc pour n’importe quoi et devant n’importe qui.

Une ambiance du tonnerre
Théâtre oblige, il a bien fallu resserrer l’intrigue dans une unité de lieu. Un bar que jouxte une salle de spectacle, le tout tenu par le pote où les six compères viennent oublier leur désœuvrement et refaire le monde. La mise en espace s’avère efficace, relayée par une adaptation qui évite de verser dans une grossièreté, écueil que n’avait pas franchement contourné la précédente adaptation il y a trois ans.

Ajoutons à cela une ambiance du tonnerre durant cette heure et demi. Des deux côtés du rideau… La bande-son, très orientée vers les eighties y pourvoit, autant que les comédiens qui prennent un réel plaisir à cette aventure joliment chorégraphiée. Même si Linda Hardy n’est pas vraiment à sa place, ses partenaires masculins rehaussent sans coup férir sa prestation quelque peu rigide. On retiendra notamment l’excellentissime Bruno Sanchez qui se donne vraiment à fond et opère un grand écart émotionnel de premier ordre. Un spectacle qui, certes, ne vise ni les Molière ni le in d’Avignon mais qui, pour le prix de la bonne humeur pleinement assumée, a toutes ses chances. Il suffit de lorgner sur les visages des spectateurs en sortant pour finir de s’en convaincre…

[note_box]Ladies Night
De Anthony Mc Carten, Stephen Sinclair et Jacques Collard
Adaptation : Alain Helle
Mise En Scène : Thierry Lavat assisté de Jérémy Malaveau
Avec Linda Hardy, Bruno Sanches, Julien Tortora, Alain Azerot, Luc Tremblais, Patrick Rocca, Bruno Paviot, Xavier Martel
Décors : Olivier Prost
Chorégraphie : Mélanie Dahan
Costumes : Anne-Cécile Le Quéré
Lumières : Madjid Hakimi[/note_box]

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