Théâtrorama

« Corps subtilement éclairés »

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Crédit photo Jérôme Delatour

Les fresques se succèdent… en nous, se façonnent peu à peu, l’image de corps minutieusement travaillés. Les interprètes se transforment en peintures libérées dans le nouveau spectacle de Paco Dècina. Danseur et chorégraphe depuis 23 ans, l’artiste articule un travail autour de l’interrogation des corps, leur mouvement, leur place dans l’espace. Qu’exprimer grâce à cet outil ? Il nous offre, cela est certain, une parole qui se passe de mots, qui est assez ouverte pour que le spectateur participe à un voyage.

Sept danseurs pour établir une communication. Quatre hommes et trois femmes nous éclaireront ce soir, de l’apparition de ce que l’on nomme danse, sa réponse face au désir mêlé d’une énigme entre masculin et féminin. Nous voguerons aussi autour de la (ou des) solitude(s) en mouvement. Mais avant de saisir ce mouvement, c’est le silence qui existe. Les postures des danseurs statiques, nous laissent alors le temps de la contemplation. L’impression pour nous de scruter des sculptures, des tableaux qui s’échapperaient du cadre et nous offriraient leur langage. De l’immobilité, le moindre geste se développe. Une simple position offre la possibilité d’arpenter ce que les corps peuvent nous dire, chacun profondément marqué par la mémoire de l’homme.

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Crédit photo Jérôme Delatour

Leur place, leur entourage permettra de partager les gestes naissants; s’organise alors un jeu de trajectoires : des groupes, duos ou solos se laissent tour à tour la parole. Alors que des corps sont transportés à un endroit, que la danse s’envole, un mouvement s’étire dans un autre groupe, pour enfin faire surgir à nos yeux dépassés des corps en apesanteur. Mais l’émerveillement n’enlève rien à la construction d’une chorégraphie qui fait en sorte de ne pas perdre notre œil. Le plateau ne sera pas balayé mais dessiné par les danseurs. Il est un espace travaillé pour parler avec les corps, et ne se contente pas d’être le sol d’une simple occupation.

La vidéo comme mémoire du danseur.

Utilisée avec parcimonie, par touches, seulement comme une parole supplémentaire, les projections permettent de mettre en lumière les traces. Elle est une réponse aux tentatives des danseurs. En s’associant aux lumières, la vidéo permet alors d’introduire ou d’accomplir les danses. Mais ce sont les danseurs qui poussent un dernier mot, dans ces confessions imprégnées du silence. Plissez vos yeux et regardez leurs ombres qui animent le sol. Écoutez. Les danses se finissent, pourtant rien ne se referme. Ce spectacle possède la qualité d’aller vers le spectateur, humblement. Il le laisse libre d’emprunter un chemin pour le peindre à son tour… et reste en mémoire certaines images délicatement colorées de grâce.

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Fresque, femmes regardant à gauche

Pièce de Paco Dècina

Avec Jesus Sevari , Vincent Delétang , Noriko Matsuyama , Takashi Ueno , Chloé Hernandez, Orin Camus , Sylvère Lamotte

Du 19 janvier au 9 février

Lundi, Mardi, Vendredi, Samedi à 20h30 – Jeudi à 19h30 – Dimanche à 17h30.

Théâtre de la Cité Internationale

17, boulevard Jourdan, 75014 Paris

http://www.theatredelacite.com

Réservations : 01 43 13 50 50

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