Théâtrorama

Humour corrosif pour ceux qui ont envie de se décaper les méninges… Le super rebelle fait monter les décibels du rire et pointe du doigt les travers de notre société qui le rend si délicieusement pervers.

Dans son précédent spectacle, Christophe Alévêque était « Debout » et plutôt remonté. Là, c’est un super rebelle blasé qui débarque sur scène. Il n’a pas envie de rire le super rebelle (et rien que ça, ça nous fait marrer). Le moral dans les chaussettes, le slip sur les mollets, un peu plus il finirait au Prozac. Heureusement, plus il lance des piques, plus il aiguise son appétit. Le super rebelle reprend du poil de macho, fait tomber le slip des mauvais jours pour repartir dans son arène du rire en torero qui n’hésite pas à planter les veaux que nous sommes là où ça fait mal. Et comme nous sommes complètement masochistes, on en redemande. Plus ça démange, plus il gratte, plus le public se dandine de plaisir sur les fauteuils tout confort du Rond-Point.

Un wok de l’humour

© Brigitte Enguérand
© Brigitte Enguérand

Un zeste de sexe et des femmes saucissonnées, du fric en petites coupures et la famille découpée en fines rondelles, des libertés réprimées cuites à l’étouffée, un brin d’absurde au quotidien et de la politique en assaisonnement… Tous les ingrédients sont réunis pour une séance d’humour réussie. Il n’y a plus qu’à les passer sur le gril de la satire et vous obtenez un spectacle relevé et qui a du goût. Et comme le rire se cuisine en musique avec Alévêque, le chef entrecoupe ses sketches de chansons repulpées avec la complicité de musiciens qui rajoutent leur pointe de fantaisie au plat principal. Fous rires généralisés dans la salle avec le sketch sur les ados (une catharsis parentale qui a dû soulager beaucoup d’heureux géniteurs). Et puis, bien sûr, le petit pêché mignon de l’humoriste : la politique. Une épluchure des journaux à la façon désabusée d’un Bedos. Pas la peine d’en rajouter dans l’humour, la simple lecture de l’actu suffit à astiquer le gosier. Quant au remake de l’élection présidentielle, il sert de défouloir à une salle qui finirait presque par devenir super rebelle également (enfin, on verra bien en 2012).

Christophe Alévêque est Super Rebelle !… enfin ce qu’il en reste
De Christophe Alévêque
Mise en scène de Philippe Sohier
Avec Christophe Alévêque
Accordéon et cor : Maxime Perrin
Guitare : Francky Mermillod
Batterie et trompette : en alternance Julien Bonnard, Stéphane Sangline
Son : Stéphane Uriot
Lumières : Fred l’Indien
Du 26 au 30 octobre à 20h30Théâtre du Rond-Point

2 bis, avenue Franklin Roosevelt, 75008 Paris
Réservations : 01 44 95 98 21
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