Théâtrorama

King Kong Théorie, hymne à la femme

L’adaptation théâtrale de l’essai King Kong Théorie, de Virginie Despentes, s’emploie à déconstruire l’approche « genrée » tant ancrée aujourd’hui, partout, tout le temps – de l’espace public à l’éducation, en passant par les loisirs ou la santé.

King Kong Théorie, de Virginie Despentes

Elles sont trois sur scène – trois femmes vibrantes, trois voix puissantes. Elles déclament sans ciller la majestueuse King Kong Théorie, essai biographique de l’auteur française Virginie Despentes. Dans cette théorie-là, il n’y a pas de mathématiques, pas d’hypothèses, pas d’interprétations loufoques. Il y a simplement une question : comment le féminin s’est-il construit par rapport au masculin ? Maud Lefebvre, Marie-Noëlle Hébrant et Delphine Ysaye s’attachent à déconstruire les clichés et à interroger les stéréotypes dans le but de faire réfléchir sur la condition de la femme aujourd’hui. Pour les trois actrices, le postulat est évident : « King Kong Théorie est un essai essentiel parce qu’il y a un avant et un après sa lecture. Un changement, une prise de conscience. Paru en 2006, les mots résonnent toujours dix ans plus tard, avec force, rage et intelligence dans le cœur, le corps et l’esprit de celui qui s’y plonge. Les idées percutent. »

King Kong Théorie, de Virginie Despentes

King Kong Théorie, libérer la parole féminine

C’est bien vrai. Les idées percutent. Et blessent. Car le texte de Despentes est loin d’être anodin. Elle y dévoile son viol, pas moins. Au retour d’un voyage à Londres. A 17 ans. King King Théorie, c’est l’histoire d’une écorchée vive qui prend toute sa dimension artistique sur les planches du Théâtre de la Toison d’Or grâce à des actrices qui n’ont peur de rien. Leur seule ambition semble être celle-ci : servir de détonateur pour libérer la parole féminine. Mais dans la salle, femmes comme hommes ont envie de crier, de hurler, parce qu’après tout, c’est vrai, qu’est-ce que c’est que cette société « normée » et « genrée » dans laquelle, des attitudes à la manière de penser, tout semble dicté par la volonté d’inférioriser la femme ? Une leçon de féminisme rock’n roll, crue, politique et poétique diablement bienvenue.

King Kong Théorie
De Virginie Despentes
Mise en scène : Julie Nayer assistée par Lisa Cogniaux
Avec Marie-Noëlle Hébrant, Maud Lefebvre, Delphine Ysaye
Scénographie Pol Art
Crédit photo : Sébastien Schmit

Jusqu’au 25 février 2017, du mercredi au samedi à 20h30 au Théâtre de la Toison d’Or (TTO)

Représentation supplémentaire dans le cadre de la Journée de la Femme : le 08 mars 2017 à 20h30

 

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