Kinky Birds d’Elsa Poisot
Kinky Birds – L’aventure de drôles d’oiseaux urbains qui apprennent à voler. « I’m a creep, I’m a weirdo, what the hell am I doing here? I don’t belong here. » Creep, ce titre de Radiohead, est repris deux fois dans Kinky Birds, au théâtre Le Public à Bruxelles, et reste dans les esprits longtemps après. Comme l’ensemble de la pièce, qui, sous forme de petites séquences, entraîne les spectateurs dans des univers étranges, parfois futuristes, parfois dramatiques.
Il y a surtout cette femme qui s’est fait agresser dans un métro, un soir. Juste avant, elle était au téléphone, elle bavardait, vivait, normalement, naturellement, calmement. Dans cette rame de l’horreur, elle n’était pas seule, et c’est bien là le drame : Kinky Birds explore aussi une question terrible, qui met en rogne, qui fait frémir – pourquoi diable personne n’a-t-il bougé pour venir à son secours ?
Ni rose ni dorée
Peu à peu, on découvre les parcours, les ambitions, les mentalités des autres passagers. Chacun est coincé dans sa petite vie, plus ou moins bien rangée. Mais tous ont des œillères, ont mieux à faire que de s’intéresser à leur prochain. Pourtant leur vie n’est ni rose ni dorée. Le spectateur est face à des événements somme toute assez banals ; il peut, plus ou moins bien, s’y identifier, même si la scène ne se joue certainement pas en 2016, tant le Samu social est robotisé et les contacts humains au maximum évités. « Kinky Birds » donne surtout l’occasion de s’intéresser à la société, celle d’aujourd’hui, celle de demain, pour savoir vers quel monde, nous tous – eux sur scène, nous dans la salle, voulons voler.
Kinky birds
Texte et mise en scène : Elsa Poisot
Avec Nabil Missoumi, Deborah Rouach, Catherine Salée et Imhotep Tshilombo
Crédit photo : A. Piemme AML
Jusqu’au 29 octobre, au Théâtre Le Public
Rejoindre la Conversation →