Le Théâtre du corps au Festival d’Avignon
Théâtre du corps – Être ou paraître – Une chorégraphie au pied de la lettre, pour une poésie dansée qui met les mots en mouvement. Julien Derouault nous invite dans son théâtre existentiel où l’art est l’essence de la vie.
Quand la nuit devient une harmonie sur le fil de la folie pour célébrer la poésie… Être ou Paraître nous embarque dans un voyage initiatique qui investit les champs de l’inconscient dans une synesthésie hypnotique. Une correspondance sensorielle où le corps devient musique, le mot se meut en image et la mélodie se change en verbe, dans un vertige surréaliste qui suspend le temps l’espace d’un moment.
Les textes d’Aragon et de Shakespeare ponctuent la danse, et les compositions de Yannaël Quenel font plonger le spectateur à la source de l’imaginaire de cet homme nu… comme un vers qui attend sa rime et son rythme.
Du rêve à l’éveil
Le monde est une scène et la vie une danse. Le Théâtre du corps explore cette alchimie poétique dans une représentation qui invite le spectateur à oublier ses repères, pour se laisser porter dans une fusion sensorielle. Accord parfait de la prose à la danse, dans une même fluidité de mouvements, qui allie la force et la grâce, comme des mots qui résonnent dans une secrète subtilité. Julien Derouault, à la fois danseur et comédien, rayonne dans les envolées lyriques et flirte avec le sublime dans la poésie dansée. À la fois révolté et déjanté, il semble entrer en transe, parfois, et offre un jeu inspiré où l’expression est reine.
Pas besoin d’artifice dans la représentation pour toucher l’essence de la création. Être ou paraître, Marie-Claude Pietragalla a choisi. La sobriété de la mise en scène suffit à révéler la quintessence de la beauté du Verbe. Le public ne s’y trompe pas et a choisi lui aussi.
Être ou Paraître
Interprète(s) : Julien Derouault, Yannaël Quenel
Mise en scène et chorégraphie : Marie-Claude Pietragalla, Julien Derouault
Textes : Aragon, Shakespeare
Crédit photo: Pascal Elliott
Vu au Festival d’Avignon 2015
Au Studio Hébertot jusqu’au 04 février
Rejoindre la Conversation →