Post Anima
L’humanité ne tient qu’à un fil… La Compagnie Opinion Public dessine une fresque futuriste où les machines ont pris le pas sur les hommes, pour les muter en humanoïdes évoluant dans un espace froid. De la danse à la science… fiction, Post Anima ouvre la réflexion sur notre société moderne, qui tend à se déshumaniser comme on assèche une rivière.
Personnages inquiétants, qui ressemblent à des hannetons clonés… Ils s’agitent sur scène comme des insectes et cherchent à fuir la mécanique de mouvements dictés par un programme préétabli. Reliés par un câble à la machine, en cordon ombilical qui au lieu de les nourrir, les vide de leurs âmes progressivement, ils réagissent avec des sursauts d’humanité qui revient à la surface. La machine domine mais l’homme résiste. A la technologie répond la technique impeccable des danseurs, qui peu à peu se libèrent, pour un temps, de leurs chaines
Les masques tombent et les visages s’affichent enfin, laissant les regards s’exprimer et les sourires rayonner. En quête de conscience à reconquérir, les danseurs explorent le champ des possibles du mouvement, pour retrouver le plaisir de la sensation et de l’émotion qui n’est plus entravée. Un véritable combat se livre alors sur scène en résistance à cette tendance d’étouffer l’être sous l’uniformité d’un cadre rigide.
L’âme de fond…
Cinq danseurs projetés dans un univers aseptisé d’au-delà numérique… Le décor minimaliste, constitué de pans géants de papier, se transforme en espace futuriste, grâce aux jeux d’ombre et de lumière et aux vidéos projetées comme une réalité qui se dédouble en simultané, et qui n’est pas sans rappeler le travail de Philippe Decouflé. Le découpage musical, du classique au contemporain, dans une parfaite fusion des genres, s’accorde sur la partition de cette création, dans laquelle chaque artiste se donne à corps perdu pour redécouvrir la portée des sentiments.
Les danseurs deviennent alors de majestueux peintres d’expressivité qui distillent leur ressenti. A la première séquence masquée, qui tend à faire disparaître les différences, pour basculer dans un engrenage de mouvements d’automate, répond une redécouverte de la diversité, où chaque personnalité peut s’exprimer librement, de la tendresse à l’humour, en passant par la simple joie d’être et de bouger. La fluidité des chorégraphies hypnotise le public qui retrouve le plaisir de l’émotion, en prévention d’un abus de modernité dominée exclusivement par le monde numérique.
Post Anima
Compagnie Opinion Public
Avec Etienne Béchart, Johann Clapson, Sidonie Fossé, Victor Launay, Arthur Louarti
Lumière : Denis Waldvogel
Costumes: Emma Paris
Crédit photo : Charlotte Sampermans
Les 10 et 11 février au Théâtre Marni
Consultez les dates de tournée sur le site de la Compagnie Opinion Public
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