Nul besoin de chercher très longtemps le dénominateur commun que Claude Guinard et Philippe Kauffmann, respectivement directeur et conseiller artistique, ont choisi de donner aux différents spectacles qu’ils accueillent durant la nouvelle édition de leur festival, Les Tombées de la nuit : c’est précisément cette recherche de perspectives et de formes d’expression communes qui les intéresse. Durant les trois premières semaines du mois de juillet, du 2 au 19, des échos collectifs et universels entre art et jeu sillonneront de Rennes jusqu’à la vallée de la Vilaine et s’installeront en de nombreux lieux à travers plusieurs parcours et performances.

Transformant le territoire de la commune et de la métropole en un terrain de jeux et d’arts sans limite, ce festival, qui a renouvelé sa forme en 2013 en commençant à s’étendre dans l’espace et dans la durée, tient à impliquer habitants et spectateurs, qui deviennent pour l’occasion les « complices » directs des différentes manifestations proposées. Il n’a cessé d’évoluer depuis et de lutter pour le décloisonnement des expressions artistiques. Cette année, cirque, musique, danse contemporaine, théâtre et performances se croiseront au carrefour des rues et des théâtres comme des appels à faire et à agir ensemble, à « créer collectivement un geste artistique ».

Premier temps fort du festival, « En ville à Rennes » s’étalera du 2 au 5 juillet entre performances itinérantes, chorégraphies urbaines et autres déambulations dansante et musicale qui redessineront l’architecture intime de la ville. La compagnie anglaise Station House Opéra proposera notamment dans le quartier du Mail François Mitterrand un parcours de 2 500 kilomètres pour la création d’une « sculpture citadine effervescente pour 7 000 blocs de béton cellulaire en mouvement » à travers « Dominoes ». Le temps d’un weekend, des chœurs chorégraphiques deviendront des courses collectives sur trottoir ou en dehors des clous, l’association L’Entorse troquera les lignes des routes et des bâtiments en mikado géant et des fanfares, troubadours, bandonéons et quatuors en liberté ou débarquant à l’improviste traverseront les différentes artères citadines.

Autre rencontre étonnante et détonante au cœur des Tombées de la nuit : celle du tango et du rugby à travers le match chorégraphique participatif proposé par la compagnie Tangible les 9 et 10 juillet, « Bal de match ». Inventeurs de la pratique du « tango-contact », Edwine Fournier et sa compagnie mettront la balle et le bal au centre de la ville ! De chaque côté du terrain, une équipe de danseurs professionnelle affrontera une équipe composée d’amateurs, habitants et membres du SC Le Rheu, club de rugby local. Puis, du 7 au 11 juillet, après l’effort du jeu, place au réconfort shakespearien grâce à « Beaucoup de bruit pour rien », spectacle durant lequel la bien-nommée compagnie Les 26 000 couverts dressera la table pour une tragi-comédie de Cour à la fois potache et savoureuse.

En clôture de festival, Les Tombées de la nuit se déclineront du 15 au 19 juillet au bord de l’eau à Apigné, près de ses étangs, de son moulin et de sa base nautique, pour de multiples spectacles et installations alliant le virtuose au singulier. Entre autres propositions : la taverne théâtrale de la compagnie française Ocus dans son « Bistrodocus », le jeu d’équilibre fragile, absurde et primitif de la compagnie Des Clous à travers « Miettes », la boutique ambulante à comédiens-pizzaiolos de la compagnie Quignon sur rue qui viendront proposer leur « Grande Distribution » ainsi que de nombreux spectacles de cirque pour le plaisir des yeux et de musique pour celui des oreilles.

Les Tombées de la nuit
Du 2 au 19 juillet 2015, à Rennes et en Vilaine
Tous les renseignements, la programmation et les réservations sur le site du Festival
Photo « Bal de match » © Gilles Dantzer