Après une formation de comédien, Benoît Lavigne devient metteur en scène en 1997. De Gérard Depardieu à Francis Huster en passant par Mélanie Thierry et Denis Lavant, il a dirigé toutes sortes d’acteurs et exploré les répertoires les plus variés. Il est nommé aux Molières 2009 pour sa mise en scène de Baby Doll de Tennessee Williams. Depuis le mois de février 2015, il est aux manettes du théâtre du Lucernaire, un lieu tout à fait particulier en plein cœur du quartier de Montparnasse, à Paris.
Benoît Lavigne, vous avez été nommé à la direction du Lucernaire depuis le mois de février 2015, pour vous la direction d’un théâtre, c’est une nouvelle aventure qui s’ajoute à la mise en scène. Cette saison est vraiment la première que vous programmez, quel est l’état des lieux de ce théâtre alors que vous arrivez ?
Benoît Lavigne : C’est un lieu que je connais bien pour y avoir mis en scène en 1998 “La salle 6″ de Tchékhov, puis “La jalousie du Barbouillé” de Molière en 1999 et en 2000 « Doit-on le dire » de Labiche. C’est un théâtre auquel je suis particulièrement attaché. J’ai eu la chance aussi durant ces années d’y côtoyer Laurent Terzieff, immense comédien et metteur en scène, qui a considérablement influencé mon travail d’artiste. Quand je suis arrivé en février le lieu connaissait des difficultés économiques. Le théâtre travaille sur fonds propres et avec l’aide des Editions l’Harmattan qui en sont le propriétaire et bénéficiait jusqu’à ces derniers temps d’une subvention de la Ville de Paris, peu conséquente pour nous permettre de boucler nos budgets. Il a fallu trancher. Nous avons donc rejoint l’Association de soutien aux Théâtres Privés (ASTP). Ce choix a le mérite de la clarté.
Comment envisagez-vous votre nouveau rôle dans ce lieu si particulier qu’est le Lucernaire ?
B.L.: Il est de mon devoir de mon envie d’insuffler une énergie nouvelle au lieu, d’élargir le public tout en maintenant une qualité artistique de programmation. Je veux y conserver l’éclectisme qui a toujours caractérisé ce lieu. Nous programmons aussi bien du théâtre classique, contemporain ou musical que du jeune public, des pièces avec des comédiens connus ou des artistes en devenir. Nous voulons rester un théâtre ouvert à un public aussi varié que possible. Nous pratiquons un accueil des compagnies en co-réalisation sans minimum garanti, ce qui revient à un engagement réel de notre part, et nous favoriserons toujours le travail avec des jeunes metteurs en scène et compagnies. En parallèle, nous avons embelli le lieu, revu la charte graphique et crée un nouveau site internet. Par ailleurs, la création d’une école d’art dramatique dirigée par Philippe Person, est primordiale car il est important qu’un lieu de création théâtrale soit aussi un lieu d’apprentissage et que les cours soient donnés dans un vrai théâtre en état de marche.
Avez-vous des projets de mises en scène au sein de votre propre théâtre et quels spectacles ou metteurs en scène souhaiteriez-vous inviter ?
B. L.: Je continuerai bien sûr, à mettre en scène des spectacles au Lucernaire et ailleurs. J’ai un projet de spectacle musical pour le mois de décembre ici au Lucernaire, le Maxi Monster Music Show. J’aimerais bien aussi que des gens comme Denis Lavant, Olivier Py, Michel Fau, Alexis Michalik par exemple puissent venir investir ce lieu. Nous avons établi aussi des partenariats avec le Théâtre 13 et le Théâtre de Poche-Montparnasse qui sont dans la même lignée artistique que le Lucernaire. Ce théâtre, avec sa librairie, son restaurant et ses trois salles de cinéma dans un même lieu est un espace culturel exceptionnel. Pour le redynamiser, j’ai la chance d’avoir une équipe très investie et tous ensemble, nous avons envie de réussir pour que le Lucernaire reste ce lieu si particulier au cœur du quartier de Montparnasse.
Le Lucernaire: Site Internet
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